Asea a été créée en 2008 il y a tout juste 12 ans pour développer les achats responsables et changer les pratiques des acheteurs.
Le métier des achats avant
Je connais bien l’évolution du métier des achats. Depuis les années 1990 pour augmenter les marges il fallait délocaliser. J’étais directrice des achats pour les opticiens Krys et on me demandait d’aller acheter en Chine.J’étais navrée pour les lunetiers français notamment qui se trouvent dans le Jura car je suis née dans le Jura. Je n’ai pu malheureusement en sauver que quelques-uns, et aujourd’hui la plupart des lunetiers vont travailler en Suisse.
Puis après, en tant que Directrice des Achats dans la fast fashion, Kiabi, j’ai connu aussi le sourcing dans tous les pays à bas coûts avec à chaque fois la pression des bas prix, le dumping social et la sous-traitance en cascade qu’on ne maitrise pas.
Le challenge en créant Asea : développer une pratique des achats qui fasse sens avec mes valeurs
Il s’en est passé des choses en 12 ans : de nombreuses initiatives d’achats durables, d’achats plus écologiques, d’achats équitables, d’achats solidaires ou socialement responsables regroupées désormais sous le terme achats responsables.
J’ai eu le plaisir de voir au fil de ces années les préoccupations des entreprises varier de la protection de l’environnement, à l’inclusion des personnes éloignées de l’emploi, au développement de leurs territoires, aux réflexions sur le gaspillage et l’économie de ressources. De plus en plus d’entreprises publiques et privées modifient leurs pratiques, c’est cela qui me rend le plus fière de mes engagements de pionnière sur le sujet.
La Charte des Relations Responsables avec les Fournisseurs est née de la crise financière de 2008, aujourd’hui plus de 2000 entreprises ont signé cette charte et plus de 47 entreprises sont labellisées Relations Fournisseurs et Achats Responsables. C’est une belle initiative française sur la reconnaissance de la maturité achats responsables par la Médiation des Entreprises et le Conseil National des Achats pour l’attribution de ce label. Asea est aujourd’hui le principal cabinet évaluateur de ce label en France
Mes engagements dans des thinks tanks ou associations
D’abord à l’ObsAR, l’Observatoire des Achats Responsables dont je suis Vice-Présidente, pour faire avancer ce sujet en développant des outils et des instruments de mesure. L’ObsAR qui a été à l’initiative d’une norme ISO internationale sur les achats Responsables, la norme ISO 20400 dont j’ai été contributrice au niveau international pendant toute sa conception et qui est sortie en 2017.
Aujourd’hui 24 avril marque l’anniversaire de l’effondrement du Rana Plaza en 2013 qui a coûté la vie à plus de 1000 ouvrières et ouvriers textile, une des raisons qui m’a fait m’engager dans le processus de construction de la norme ISO20400 au niveau international. J’anime d’ailleurs depuis 2017 un site international pour promouvoir les bonnes pratiques de la norme ISO20400.org sur lequel vous pourrez découvrir de nombreuses ressources.
Puis en tant que partenaire et expert du Comité 21, sur les sujets de commerce équitable avec l’association Commerce Equitable France et sur les sujets de handicap et d’insertion avec Handeco Pas@Pas.
L’influence de la réglementation
Depuis 2016, les lois sur le devoir de vigilance, Sapin II, l’économie circulaire, les amendes de la DGCCRF pour les retards de paiement obligent les entreprises à être plus vigilantes et plus responsables vis-à-vis de l’ensemble de leur chaine d’approvisionnement.
Depuis 2019, la loi Pacte incite les entreprises à prendre en considération les enjeux sociaux et environnementaux au même titre que les enjeux économiques
C’est à ce titre qu’Asea, attentive à ses parties prenantes et à son impact sociétal depuis sa création en 2008, a inscrit sa raison d’être Créer de la valeur par les achats responsables et sa mission dans ses statuts.
Les enseignements de la crise COVID-19
La crise actuelle du COVID19 contextualise le sujet de la maîtrise des risques et de la dépendance de notre industrie vis-à-vis de certains pays .Les entreprises parlent aujourd’hui de dé-globalisation , de re-régionalisation et surtout de multi-localisation .
Une certitude, les entreprises qui seront servies en premier par leurs fournisseurs seront celles qui auront su développer des relations équilibrées et responsables avec leurs fournisseurs, c’est donc plus que jamais payant de privilégier la coopération à la compétition.
Mais il ne faut pas oublier les enjeux du réchauffement climatique, du recul de la biodiversité, du vivant et de la responsabilité des entreprises sur toute leur chaine de valeur : sur les fournisseurs en amont, sur les comportements que les biens produits en aval induisent, sur le devenir à long terme de ces biens (recyclage, traitement des déchets), sur tout le cycle de consommation des produits et services de plus en plus présents à l’esprit des consommateurs.
C’est pour cela qu’il faut continuer à démontrer comment les acheteurs peuvent prendre en compte dans leurs achats les externalités ( impacts sur l’environnement, sur la biodiversité, sur les hommes) qui ne leur sont pas facturées pour le moment mais qui le seront sans doute un jour. C’est tout l’objet de la méthode de calcul en coût du cycle de vie décrit dans la norme ISO 20400 . Asea reste très engagée sur ce challenge en menant des groupes de travail avec l’ObsAR sur ce sujet et pour continuer à démontrer qu’acheter responsable c’est être performant.
Espérons ensemble que cette crise sera un déclencheur de changement pour aller vers plus de responsabilité sociétale.
Pour en savoir plus sur comment acheter responsable et développer de la valeur, n’hésitez pas vous appuyer encore plus sur la norme ISO20400 qui est un formidable outil, à nous contacter, à voir nos vidéos sur notre site www.ecoachats.com.